Le tombeau de l’enfant
À H. JOUIN.
Plantez la rose printanière,
Plantez les lis sur cet autel !...
De ces fleurs la plus éphémère
Y dort d’un sommeil éternel.
D’un enfant la tombe est sacrée,
C’est un autel où, tour à tour,
L’âme dépose, rassurée,
La Foi, l’Espérance et l’Amour.
Je crois, Seigneur, en ta parole,
Mon regard, au ciel attaché,
A vu ceint de ton auréole
L’enfant à sa tige arraché.
En ta bonté mon cœur espère.
Vers toi ta bonté m’appelant
Confondra la douleur du père
Dans les délices de l’enfant.
Ô Grâce ! ô Paix ! ô Dieu ! je t’aime !
L’amour dont je suis possédé
Est né de ton amour lui-même,
Dont l’enfant est comme inondé.
C’est ici qu’à peine à l’aurore,
La fleur a cessé d’embaumer....
Qu’un rayon lui sourie encore !
Qu’un rayon semble l’animer !
Mayenne.
Léandre BROCHERIE.
Paru dans Les voix poétiques en 1868.