Chant de Noël
J’adore ta venue, enfant, frère des mondes,
– Œuvre de votre amour, ô Père, ô Saint Esprit ! –
Sublime agneau, victime et sauveur, Jésus-Christ,
Dont le front doit blêmir à nos douleurs profondes.
Je t’adore, ô Promis de toute éternité !
Je t’adore en mes cris, je t’adore en ma joie ;
D’une âme que le feu de ses désirs rougeoie,
Je t’adore en mon rêve et mon humanité.
Je t’adore !... Car j’ai compris ton beau sourire :
Sur ta lèvre divine où ses plis sont posés
Comme en un grand miroir, bouche et traits convulsés,
Le Prodige inouï du Calvaire se mire...
Ô divin Rédempteur ! Flambeau des Paradis
Que la chair et la vie agitent devant l’Être ;
Ô Sauveur ! apprends-moi ce que je dois connaître
Pour dompter la chimère et ses envols maudits !
Car je veux, avec Toi, grandir dans l’humble enceinte ;
Comme Toi, je veux mettre à mon front le roseau ;
Je veux m’agenouiller auprès de ton berceau,
Pour expirer plus tard aux pieds de la Croix sainte.
Arthur de BUSSIÈRES.