Station du Calvaire
Sa femme absente de sa vie
Si son amour la lui rendait
Il saurait la tenir encore
Comme un violon entre ses bras
Habillée de mains nues de flammes
Il la voit dans la rue passer
Mais le temps d’ouvrir une porte
Et sa compagne a disparu
Il referme sans bruit la porte
Se met à pleurer doucement
Dans une larme reconnaît
Le visage de sa compagne
Ce visage adoré n’a pas
Une parole de reproche
Il se contente d’être beau
De sourire à travers ses larmes
Alors cet homme est convaincu
De la tendresse de sa femme
Il s’agenouille devant elle
Et la reprend dans sa maison
René-Guy CADOU.
Recueilli dans Les poètes de la vie :
œuvres inédites d'auteurs contemporains,
choix de Louis Vaunois et Jacques Bour, 1945.