Sainte Madeleine

 

 

N’ai jamais vu telle servante

Avoir le cœur si près du ventre

Disait Simon le métayer

À ses amis les bons fermiers

Par les deux bouts brûle chandelle

Au lendemain d’être pucelle

De quatorze ans si j’en avais

Me maigrirait tous mes valets

Mais quand revint finie la guerre

Le fils occis devant l’Yser

A peine entré dans la maison

Les siens tombés en pâmoison

À ses genoux la Madeleine

Comme une eau pure de fontaine

Se répandit et fit si bien

Que le jeune homme à lui revint

Se sont trompés tous sur ton compte

Relève-toi fille de comte

En vérité je te le dis

Ton amour mène au Paradis.

 

 

 

René-Guy CADOU,

Saint Antoine et compagnie, 1948.

 

 

 

 

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