Fra Angelico

 

 

Dans l’église gothique, où filtre avec mystère

Un rayon qu’affaiblit la couleur du vitrail,

Artiste séraphique, un moine au front austère

Peint la Vierge Marie avec son bleu camail.

 

Le sommeil l’a surpris dans la nef solitaire,

Sous un cintre massif d’un rouge de corail ;

Vite deux anges blancs, s’approchant de la terre,

En trois coups de pinceaux, achèvent son travail.

 

Puis, reprenant leur vol vers la sainte Patrie,

Ils entonnent un hymne en l’honneur de Marie.

Le moine se réveille à ce chant gracieux,

 

Et, devant le portrait, éclatant en louanges,

Crie : « Ô Vierge sans tache et qu’adorent les cieux,

Pour vous peindre, il fallait la main pure des anges ! »

 

 

 

Dominique CAILLÉ.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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