Novembre, de retour...
Novembre, de retour, vient achever la page
Réservée à l’automne au livre des saisons ;
Pour avoir trop longtemps retenu les rayons
Les arbres ont pris feu, consumant leur feuillage.
Jaunes d’or, jaunes roux, bruns, cuivrés, aux branchages
S’accrochent, lacérés, de glorieux haillons
Et jusques en mourant, les fauves frondaisons
Rendent à la lumière un dernier témoignage.
Ces suprêmes lueurs dans les jours gris et froids,
Plus qu’un ressouvenir des soleils d’autrefois,
Pour les clartés d’Avril font annonce lointaine.
Quand notre automne à nous sera près de finir
Seigneur, que notre foi dans l’Aurore à venir
Fasse aussi notre mort lumineuse et sereine.
André CAILLOUX, Fredons et couplets,
Beauchemin, 1958.