Le soleil d’automne...
Le soleil d’automne est un virtuose
Aux doigts de lumière et les arbres d’or
Vibrent comme un orgue en profonds accords
Sitôt qu’un rayon sur leur front se pose.
L’âme des forêts se métamorphose :
Un chant de triomphe éclate où d’abord
On entendait geindre un refrain de mort ;
Le feuillage flambe en apothéose !
Soleil, à tes feux, les rameaux flétris
Empruntent leur gloire et leur coloris,
Ce sont tes clartés qui font leur prestige !
Moi, je bénis Dieu, car cette splendeur
Me fait souvenir d’un plus grand prodige :
L’œuvre de la grâce en mon pauvre cœur...
1947-48.
André CAILLOUX, Fredons et couplets,
Beauchemin, 1958.