La rose
La rose s’est ouverte au jardin diapré,
Offrant à nos regards sa corolle d’opale,
De rubis, de topaze ou d’ivoire empourpré.
Elle est de sang princier, d’ascendance royale,
Et naquit un matin, au souffle de l’Amour,
Dans l’Éden enchanteur, en terre orientale.
De soie ou de satin, de moire ou de velours,
Chef-d’œuvre de beauté, de grâce et d’élégance,
Le Ciel lui fit présent de somptueux atours.
Le divin Couturier, par sa haute science
A ciselé pour elle un costume éclatant,
Symbole de candeur, d’amour et d’innocence.
De sa coupe entr’ouverte au soleil du printemps
S’échappe lentement une senteur exquise
Sur laquelle je viens pour respirer longtemps.
Et ce parfum subtil qui maintenant me grise
Au milieu de tous ces buissons incandescents,
S’élève doucement sur l’aile de la brise
Transporté vers le ciel comme un suave encens.
André CANET.
Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,
Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la
Société des poètes et artistes de France,
sous la direction littéraire de Henry Meillant,
Jean Grassin éditeur, 1968.