Les étoiles

 

 

Mignonne, les vois-tu, ces étoiles brillantes,

Qui du haut de l’azur nous versent leurs rayons,

Et qui, lorsque les nuits sont tièdes et charmantes,

De leur molle clarté caressent les gazons.

 

Non, non, ce ne sont pas des comètes errantes

Qui cherchent à nous fuir dès que nous les voyons ;

Elles ont, comme nous, leurs lunes inconstantes

Et ces soleils bénis qui dorent les moissons.

 

Ah ! sans doute qu’un jour, la mort, froide et muette,

Étendant sur nos fronts son lugubre bandeau,

Nous nous endormirons dans la nuit du tombeau ;

 

Mais, comme vers le ciel s’envole l’alouette,

Nos âmes s’en iront, secouant leur sommeil,

Dans un astre éclairé par un nouveau soleil.

 

 

 

Aristide CARÉNOU.

 

Paru dans Poésie, 11e volume

de l’Académie des muses santones, 1888.

 

 

 

 

 

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