À la Vierge de Murillo
Ô toi dont le regard cherche celui qui pleure.
Comme luit à la fleur le soleil du printemps,
Souris à l’artisan dont la pauvre demeure
A souffert de la faim et s’ouvre aux noirs autans.
Mère du Rédempteur, quand vient la suprême heure,
Dans les yeux du pécheur mets des pleurs pénitents ;
Prends pitié du poète, empêche qu’il ne meure
Avant que sur la lyre il ait chanté ses chants.
Appui mystérieux en qui le juste espère,
À travers les sentiers tortueux d’ici-bas,
Que ta protection accompagne mes pas.
O Regina Caeli, sois reine de la terre :
Et fais que les mortels oublieux de la foi,
À ce foyer de Dieu se raniment par toi.
Ernest CARON.
Paru dans La France littéraire, artistique, scientifique en 1860.