Sur une jeune dame vertueuse

qui mourut soudainement

 

 

Quand le Prophète au char de feu gravit le ciel,

Et disparut soudain aux regards, tout vivant,

Sa fin fut plus longtemps à l’avance annoncée ;

Elle, loin de languir, garda son souffle égal.

Capable d’ajouter au Ciel un autre ciel,

Elle pensait toujours plus haut que notre sexe,

Ne voyant dans la mort que libération,

Et mourut en santé, comme elle avait vécu.

D'autres se font traîner, ou l’on doit les chasser ;

Elle connut son heure, et marcha vers le Ciel ;

Là-haut les Séraphins détaillent ses mérites

Comme ceux d’un élu revenant parmi eux.

Car tandis qu’elle ornait ce monde sublunaire,

Son corps, plutôt que né, semblait être emprunté ;

Si raréfié, précoce, et si pur et intact,

Que ce corps eût été l’âme de quelqu’un d’autre ;

Et il semblait également miraculeux

Qu'elle fût morte, ou qu’elle eût pu vivre ici-bas.

 

 

 

William CARTWRIGHT.

 

Traduit par Louis Cazamian.

 

 

 

 

 

 

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