Manuel Comnène
L’empereur Manuel Comnène, un jour mélancolique de septembre, a senti que sa mort était proche. Les astrologues (salariés) de la cour prétendaient qu’il vivrait encore de longues années. Mais l’Empereur, pendant qu’ils péroraient, s’est souvenu de pieuses coutumes d’autrefois. Il ordonne qu’on fasse venir du monastère des vêtements religieux, et il s’en revêt. Et il est heureux de présenter ainsi l’humble apparence d’un prêtre ou d’un moine.
Fortunés ceux qui croient, et finissent comme l’empereur Manuel Comnène, revêtus de foi et d’humilité.
Constantin CAVAFY.
Tiré de Présentation critique de Constantin Cavafy,
suivie d’une traduction des poèmes
par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras,
Gallimard, 1958.