À Marie

 

 

Votre amour, ô Marie, ainsi qu’une aube pure,

Qui rayonne et des nuits dissipe la langueur,

Semant de clartés d’or ma destinée obscure,

Ensoleille ma vie et m’enchante le cœur.

 

Votre amour, ô Marie, est le jour qui se lève,

Révélant à mes yeux l’avenir souhaité ;

C’est la fin de l’exil, c’est le terme du rêve,

Et le premier rayon de la félicité.

 

Votre amour, ô Marie, est le clavier sonore

Où viendront s’épancher les échos de mon cœur ;

C’est la lyre qui chante au réveil de l’aurore,

Et fait monter à Dieu les hymnes du bonheur.

 

Votre amour, ô Marie, est la céleste flamme

Qui brille dans ma nuit, guidant mes tristes pas,

La source de ma joie et l’âme de mon âme,

Et l’oubli bienheureux des tourments d’ici-bas.

 

Votre amour, ô Marie, est comme la prière

Qui console en nos jours d’amertume et de fiel,

C’est la joie et l’azur, la vie et la lumière,

Le sourire et l’espoir, la patrie et le ciel.

 

Sans vous, qu’est le soleil, et que me fait la vie ?

Que m’importe de voir purs ou tristes les cieux ?

Votre amour est mon tout, car vous portez, Marie,

L’espoir dans un sourire et le ciel dans vos yeux.

 

 

    1878.

 

 

 

Édouard CHANOT,

Sourires et pleurs, 1891.

 

 

 

 

 

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