L’autre monde
(pour tous ceux qui ont l’imagination fertile)
trois fantômes se promènent
sur le bord lumineux
entre le jour et la nuit
dans un craquement de semelles
après la pluie...
* * *
une musique avant-garde
un son bizarre de clarinette
une histoire banale de désintégration atomique
de machine infernale cachée quelque part
de corde au gibet flottant dans le noir
* * *
un œil horrible vous guette
des griffes énormes vous tirent les cheveux
un squelette vous pointe du doigt
une vitre éclate
une porte grince
le rideau tremble
À L’ASSASSIN !
* * *
dites-donc
êtes-vous si peu en état de grâce
que vous ayez peur de mourir ?
Andrée-Anne CHARBONNEAU.
Paru dans Crescendo,
Union canadienne des jeunes écrivains,
Éditions Nocturne, 1963.