Le cantique de la mort
« Aux jours de juin, j’ai vu, dans les vallons d’Ombrie
Les étangs clairs refléter l’azur aveuglant :
J’ai loué Dieu. J’ai vu la terre au large flanc
Épandre sous nos pas les fleurs de la prairie :
J’ai loué Dieu. J’ai vu, dans mon âme attendrie,
Les parfums, les couleurs et les sons se mêlant
L’un l’autre s’appeler en un rythme troublant
Que chantent les oiseaux et que le vent charrie.
J’ai loué Dieu pour notre frère le soleil,
Pour l’air et pour la terre et pour le ciel vermeil,
J’ai béni le Seigneur pour toute créature.
Or, voici qu’est venu le soir au couchant d’or,
Voici la Paix que nous annonce l’Écriture,
Et j’ai dit : Loué Dieu pour notre saur la Mort !
Charles BRUN.
Paru dans Le Spectateur catholique en novembre 1897.