L’étable

 

 

Ce Pèlerin, portant la crosse et le bourdon,

A marqué d’un ahan, d’un cri, d’une souffrance,

Chaque étape par où va la route de France

Jusqu’à la ville où s’achète le grand pardon.

 

À cet hôtel où la femme de Bernardon

Attend depuis trois jours entiers sa délivrance,

Les pieds déchaux, il vient quêter, en remembrance

De Celui qui d’un verre d’eau bénit le don.

 

Or, l’obscur mendiant sera le Charitable,

Car c’est par son avis que va naître en l’étable

Ce François qui fiancera la Pauvreté,

 

Et voici que par ce matin clair d’épousaille,

Heurtant à l’huis qui va s’ouvrir, ont voleté

Des angelots courbés sous des bottes de paille.

 

 

 

Charles BRUN.

 

Paru dans Le Spectateur catholique en novembre 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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