Silence
(à Albert Lozeau, poète de la solitude)
Silence des grandes montagnes
qui se contemplent l’une l’autre
Silence de la forêt et du sous-bois
de la fleur qui pousse
du ruisseau qui glisse sur les roches
Silence des amoureux seuls le soir
Silence du cloître
des longs couloirs
d’où s’élèvent une étrange solitude, un doux murmure
Silence du grand homme
inconnu de ceux qu’il entend au loin s’amuser
Silence de l’indifférence qui tue...
Silence sur les toits de ma ville
quand dans le ciel monte la fumée blanche
du brouillard matinal qui se dissipe
et pendant que la nuit peu à peu s’en va
la ville se réveille
les lumières s’éteignent
l’Angélus sonne...
le silence n’est plus.
Andrée-Anne CHARBONNEAU.
Paru dans Crescendo,
Union canadienne des jeunes écrivains,
Éditions Nocturne, 1963.