Cygnes
Ô cygnes qui glissez sur le ciel dans les eaux
Et rendez frémissant le songe des roseaux,
Harpes de la lumière en de hautains silences !
Cygnes étincelants, navires amiraux
Dans le triomphe blanc des symboles immenses...
Voguez, cygnes de Dieu, prisonniers des humains,
Cygnes voluptueux des éthérés chemins,
Qui donnez à l’aurore une large espérance !
Amplifiez l’appel vers d’heureux lendemains.
Rendez notre horizon royal de vos errances.
Glissez, cygnes, sans même un jour vous envoler,
Ni vers le sol où nous rampons vous exiler.
Il vous faut le reflet de vous-mêmes pour vivre.
La chaleur d’un midi sur vous peut ruisseler,
Vous êtes la fraîcheur dont la venue enivre.
Cygnes éblouissants, rendez l’été plus pur.
Emportez nos désirs vers un paradis sûr.
Mon âme est votre sœur, mon rêve a votre neige,
Mes pensées comme vous flottent sur de l’azur
Et la grâce du ciel les guide et les protège.
Marc CHESNEAU.
Paru dans Hommes et mondes en décembre 1948.