Ode aux étoiles

 

 

Un vent palpite aux bords de l’infini sans voiles.

Oh ! partir comme un aigle, à large et plein essor,

Vers vous, essaims d’étoiles !

Peut-être gardez-vous le fabuleux trésor,

L’idéal éthéré, la jouvence éternelle,

Le bonheur qu’a terni la tache originelle,

Ce talisman divin

Qu’autour du paradis nous poursuivons en vain !

Oh ! laisser ici-bas la misérable fange,

La chair où l’esprit pur, fait d’amour et d’orgueil,

Se tourmente et se mange

Comme un homme vivant cloué dans un cercueil !

Cette rive bourbeuse où le flot du génie

Est captif, ce donjon où veille l’insomnie !

Oh ! jeter ce lambeau,

Ce vil morceau de terre à la faim du tombeau !

Monter, monter toujours comme la flèche altière,

Comme une tour gothique envahissant l’azur !

Jaillir de la matière

Comme un frisson d’éclair hors du nuage obscur,

Par delà les coteaux enguirlandés d’arbustes,

Même au delà des pics, hautains comme des bustes,

Dont l’ouragan ailé

Balaye en frémissant le front échevelé !

Monter où la lumière est dans sa plénitude,

Où sourit la beauté debout sur son autel !

Trouver la certitude,

La seule vérité, delà le mur du ciel

Que n’a franchi jamais la nuit au pied rapide !

Pouvoir, enfin pouvoir, parmi l’azur limpide,

Comme un oiseau de feu

S’envoler vierge et libre et choir au pied de Dieu !

 

 

 

Robert CHOQUETTE.

 

 

 

 

 

 

 

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