À Albert Lozeau
Ton cœur est un oiseau qu’une feuille protège
Dans la fourche d’un arbre immense. Un vent léger,
L’aube claire, un silence, un parfum peut changer
Ta méditation en un rêve de neige.
L’écho de ta chanson roule comme un arpège
Loin par delà le mont qui se hausse ; un berger
Tend l’oreille, écoute ; et tu sembles allonger
Le fil d’or de ta voix jusqu’à son blanc cortège.
Dans le ciel merveilleux tu t’envoles souvent,
Mais sans éloigner trop le nid qui tremble au vent
Où tu reviens sitôt que tes ailes sont lasses.
Tu te laisses bercer aux souffles palpitants
Et ne crains pas l’hiver ni ses froids ni ses glaces,
Car tu portes au cœur un éternel printemps.
Robert CHOQUETTE.