Il n’y a pas...

 

 

Le défilé des roches noires

se referme il me faut plonger

Plus de souffle et le cœur éclate

chas de l’aiguille

C’est là pourtant que tu m’attends

inaccessible alter ego

Nul ne meurt seul

 

Les âmes ces lourds papillons des nuits d’été

velours silencieux effleurant le visage

pas un geste pour les écarter

il ne faut pas meurtrir les lèvres de la nuit

Les âmes je les sens voler dans la pénombre

du cellier

quand monte le parfum nocturne de ton sang

Rien ne sépare rien ne sépare l’ici et l’ailleurs

 

Le souffle et le cœur qui te nomment s’arrêtent-ils ?

Je sais que tu m’attends

Nul ne meurt seul

et quand je ne peux plus

rien

et quand je ne suis plus

rien

c’est toi

passeur de roc passeur d’enfer

c’est toi mon cœur

c’est toi mon souffle

à l’infini

 

 

 

Olivier CLÉMENT,

Déracine-toi et plante-toi dans la mer,

Éditions Anne Sigier, 1998.

 

 

 

 

 

 

 

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