Pardès

 

 

Dans les veines du bois sous la main lente et sûre

qui fait naître la secrète beauté ;

dans les très sages écritures que transcrit

sans les comprendre l’œil armé de verre et d’acier ;

dans les incisions sur l’écorce du cerisier

que déchiffre la jeune fille aux yeux bridés ;

si proche est le jardin primordial

et pourtant nul ne peut entrer.

 

Peut-être

faudrait-il saigner à blanc les symboles.

Peut-être faudrait-il,

au fond du temple, au fond des choses, traverser

le miroir où l’on ne doit pas se regarder,

et naître d’une vierge.

 

Un l’a fait qui peut dire

à l’assassin assassiné :

aujourd’hui

tu seras avec moi

en paradis.

 

 

 

Olivier CLÉMENT,

Déracine-toi et plante-toi dans la mer,

Éditions Anne Sigier, 1998.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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