Ainsi que le berger...
Ainsi que le berger qui voit une tempête
S’épaissir dedans l’air d’une noire couleur,
Menaçant les vers prés, et la superbe fleur,
De la rose, du lis, qui élève la tête,
Il serre les brebis dans sa basse logette,
Et triste voit tomber l’orage, et le malheur,
Puis revoyant Phébus il chasse sa douleur,
Et fait sortir aux champs sa bande camusette.
Ô Dieu lors que j’entends comme un brillant éclat,
Menacer mes péchés par un docte prélat,
Je m’en vais retirer à ta grand bergerie :
Remâchant l’âpreté de mes vices pervers,
Et puis à mon pasteur les ayant découverts,
Tu montres tes clartés, et mon âme est guérie.
GABRIELLE DE COIGNARD.