Une mère à sa fille

 

 

Enfant, qui seras femme,

N’ouvre jamais ton âme

Qu’aux modestes vertus ;

Que ta charité sainte

Berce et calme la plainte

Des esprits abattus !

 

Que ta pure espérance

Relève la souffrance ;

Que ton hymne de foi,

Comme une chaste offrande,

Monte au ciel et répande

La paix autour de toi.

 

Sois l’ange qui console :

De ta douce parole

Prodigue le secours ;

Au malheur, tends l’oreille ;

Près du malade, veille ;

Et près du pauvre, accours.

 

Travaille, prie et chante ;

Le travail t’ennoblit,

La foi te rend touchante,

La gaîté t’embellit

 

Coule une vie obscure

Que le devoir remplit :

L’onde à l’ombre est plus pure,

Rien ne trouble son lit.

 

 

 

Louise COLET.

 

Recueilli dans Lecture à haute voix,

par M. V. Delahaye, Beauchemin, 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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