Ville normande
J’entrouvre ma fenêtre. À droite, vers le nord,
Se déroule un coteau. Que la campagne est belle,
Quand le soleil de mai sur les fleurs étincelle,
En versant son rayon à la fois doux et fort !
À gauche, solennelle et fière dans son port,
L’antique cathédrale abrite sous son aile
Le paisible repos de la cité fidèle,
Et du temps acharné brave le vain effort.
La chanson des oiseaux et la sainte harmonie
Des cloches, se croisant sur le chemin du ciel,
M’emportent un moment loin du monde réel.
Ville silencieuse et calme, sois bénie !
C’est si bon de pouvoir se sentir au milieu
De la grande nature et sous la main de Dieu !
Paul COLLIN.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.