APRÈS LA MORT
APRÈS la mort, après que les paupières closes,
Las d’avoir tant rêvé sous ce pâle soleil,
J’aurai pu m’endormir de l’éternel sommeil
Loin des vaines rumeurs des hommes et des choses ;
Tandis que mon corps prêt pour les métamorphoses
Au vulgaire limon redeviendra pareil,
Mon âme ayant brisé son terrestre appareil,
Libre, s’élancera dans les apothéoses !
Plus de troublant mystère au fond des cieux ouverts !
L’indéchiffrable mot qui remplit l’univers,
Je le saurai pour peu que mon amour devine ;
Et je pourrai dès lors, dans toute ta beauté,
Aux sereines lueurs de la clarté divine,
Te contempler sans voile, ô grande vérité !
J. COURDIL.
Paru dans La Sylphide en 1898.