Le mont Saint-Michel
À M. Clovis SERGEANT
Dominant l’Océan de son piton rocheux,
Se fige la raideur de sa haute muraille,
Et dans l’immensité, quand l’or du ciel l’émaille,
On dirait un vaisseau prisonnier des flots bleus.
Un abrupte chemin déroule sa spirale
Dans l’enchevêtrement des marches d’escaliers ;
D’innombrables maisons à pignons, des paliers
Dallés de pavés ronds, complètent le dédale.
De robustes piliers coiffés de chapiteaux
Et, soutenant des arcs, la maigre colonnette ;
Des voûtes et des fûts, l’ogive et l’échauguette
Forment un festival de palmes et cerceaux.
Les remparts et les tours, aux formes saisissantes,
Sont ourlés de redans et de mâchicoulis
Et dans la meurtrière, agrippant le granit,
Se nichent quelques fleurs aux couleurs ravissantes.
De cet agglomérat compliqué, merveilleux,
Corseté de parois, bardé de contrefort,
Une flèche s’élance et semble en son essor,
Sous l’aile de l’Archange une prière à Dieu.
Frédérique DECLÈVE.
Paru dans Rythmes en novembre-décembre 1962.