La maison de l’amitié

 

 

Cette maison des champs que vous m’avez donnée,

Humble toit gris au bout d’un immense horizon,

Pour que j’aille parfois y vivre une journée

À voir la fleur éclore ou verdir le gazon,

 

Tout ce bien qui n’a rien de riche ni de rare,

Mais qui m’offre un asile en mes jours de loisir,

Seigneur ! vous m’ordonnez de n’en pas être avare

Et de n’en pas garder pour moi seul le plaisir.

 

Car vous seul possédez les biens que j’administre ;

Vous en exigerez le compte exactement,

Le jour, qui me sera favorable ou sinistre,

Où vous m’appellerez à votre Jugement.

 

Puissent alors – à mon arrivée au Mystère

Où chaque mort apprend s’il est ou non absous –

Les pauvres que j’aurai secourus sur la terre

Soutenir et gagner ma cause auprès de Vous !

 

 

 

André DELACOUR.

 

Extrait de Évangiles, Éditions Points et Contrepoints.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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