Cloches du soir
Cloches du soir, qui du haut de l’église
Jetez au loin des sons mystérieux,
Ne chantez-vous que pour la folle brise
Ou votre voix s’adresse-t-elle aux cieux ?
Annoncez-vous aux pauvres de la terre
Que leurs douleurs un jour devront finir ?
Demandez-vous une oraison dernière
Pour des chrétiens qui viennent de mourir ?
Lorsqu’au milieu du silence et des ombres
Vous réveillez les échos du saint lieu,
Faut-il aller sous les portiques sombres
S’agenouiller et rendre grâce à Dieu ?
Mais n’est-ce pas au chœur des petits anges,
Dont chaque nuit retentissent les airs,
Que vous mêlez vos pieuses louanges
Pour adorer le roi de l’univers ?...
Cloches du soir, qui du haut de l’église
Jetez au loin des sons mystérieux,
Si vous chantez, ce n’est pas à la brise,
Vos doux accents ne s’adressent qu’aux cieux !
Alexandre DEPLANCK,
Petit recueil poétique dédié au jeune âge, 1864.