Une mère
IL est un être sur la terre,
Un être fort et gracieux,
Dont l’héroïsme est un mystère,
Et de qui l’âme toute entière
Est aussi douce que ses yeux.
Lorsque le ciel, de l’existence
Nous ouvre le seuil enchanteur,
Cet être, d’un amour immense,
Nous reçoit à notre naissance,
Des bras même du Créateur.
Sa voix est une mélodie,
Son flanc, notre premier séjour,
Son sourire, grâce infinie,
Son sein, une source de vie,
Son cœur, une source d’amour.
La douceur fait tout son empire,
Tous les petits le savent bien ;
Dans son regard l’enfant sait lire,
L’enfant comprend son doux sourire,
À l’âge ou l’on ne comprend rien.
Au léger son de sa parole
Notre cœur s’ouvre comme un lis,
Notre prière qui s’envole
Apprend, à sa pieuse école,
Le beau chemin du paradis.
Cet être, le plus grand sur la terre,
Parce qu’il est grand par l’amour,
Cet être qui n’est que mystère,
C’est la femme, c’est une mère,
Un ange de ce bas séjour !
Charles-J. DERISOUD.
Recueilli dans Le Parnasse contemporain savoyard,
publié par Charles Buet, 1889.