Angélus

 

 

ENFANT, de la cloche qui tinte

Écoute le son grave et lent

Qui dans la clarté presqu’éteinte,

Donne à ta prière un élan.

 

C’est l’heure où l’ombre tend ses voiles ;

Où dans l’espace immesuré

Vont s’orienter les étoiles,

Troupeau par la nuit égaré.

 

Écoute cette voix qui passe

Sur l’aile invisible de l’air

Ton âme en peut suivre la trace

Jusqu’au fond de l’horizon clair.

 

Elle passe et la fleur vermeille,

L’arbre songeur, le flot dormant,

Comme nous deux prêtent l’oreille

Dans un profond recueillement.

 

 

 

Gonzalve DESAULNIERS,

Les bois qui chantent, 1930.

 

 

 

 

 

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