Angélus d’été
Midi, palme de l’été
– Ombre, azur, sérénité –
De trois cloches s’est fleurie...
Un ange à Nazareth apparaît à Marie :
« Salut, Vierge ! Salut, Grâce mère d’un Dieu ! »
Sa grande aile rayonnante
Ombrage la joue en feu
De la Vierge défaillante :
– « Du Roi du ciel je suis la très humble servante ;
D’où me naîtrait un Fils, à qui n’ai point d’époux ?
Tout le ciel se fait plus tendre
Qu’un regard d’amour n’est doux
Et s’incline pour entendre :
– « Celui qui créa l’homme avec un peu de cendre
Saura former un Dieu d’une chair sans péché ! »
Dans ses deux mains en calice
Marie eût voulu cacher
Son délicieux supplice...
– « Que suis-je pour qu’un Dieu de moi daigne approcher
Que s’accomplisse en moi son ordre et sa parole ! »
Droit au ciel l’ange s’envole,
Au ciel d’où Jésus descend
Prendre pour nous chair et sang.
Jean DES COGNETS,
Louange de Notre-Dame.
Recueilli dans Rosa mystica :
Les poètes de la Vierge,
du XVe au XXe siècle, s. d.