La chambre

 

 

Ainsi que les oiseaux, les hommes ont leur nid :

C’est la chambre discrète où l’on chante, où l’on pleure,

Et dont l’âme se fait une austère demeure

Où tout porte à rêver, quand le jour est fini !

 

Le portrait d’un aïeul, vieux souvenir béni,

Lorsqu’un rayon de lune en se jouant l’effleure,

Semble nous murmurer que la vie est un leurre,

Nous parler de la paix d’un séjour infini !

 

Ah ! combien elle est chère au poète, à l’artiste,

Dans la clarté de l’aube ou l’ombre du soir triste,

La chambre que, pour lui, l’art paraît enchanter !

 

Et, quand elle devient un temple mortuaire,

Quelquefois, près du mort, on entend chuchoter :

« C’est ici qu’il vivait, paisible et solitaire ! »

 

 

 

Alfred DESCARRIES, Pour mon pays, 1922.

 

 

 

 

 

 

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