La bienvenue
JE veux mettre ma gloire à bénir sa bonté
Car mon cœur était veuf de joie immaculée
Comme un arbre qui pleure au sortir de l’été
Les oisillons naguère éclos sous sa feuillée ;
Je veux mettre ma gloire à chanter sa douceur
Car j’avais tout perdu de la vieille tendresse
Qui remplissait mon âme autrefois, quand ma sœur,
L’enfantine gaîté, me comblait d’allégresse.
Je veux mettre ma gloire à dire sa beauté
Car je ne croyais plus aux idéals sublimes
Qui grandissent l’esprit et qui le font monter
Sur l’aile des beaux-arts, jusqu’aux sommets ultimes ;
Elle m’a tout rendu : la foi dans les amours.
L’espoir, la douce paix et la gaîté de l’âme
Et je crois que je l’aime et l’aimerai toujours :
Elle est bonne, elle est douce, elle est belle, elle est femme !
Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.