Âme neuve
À mon ancien maître et directeur
spirituel, l’abbé A. Camirand, ptre.
MON âme a la fraîcheur d’une terre nouvelle.
Recouverte longtemps d’arbrisseaux rabougris,
Elle était devenue âpre, dure et rebelle,
Sans moisson fructueuse et sans bouquets fleuris.
Mais voici que le contre aigu des bonnes peines
Enfin l’a déchirée ; elle est tendre aujourd’hui
Et soumise au Semeur dont les mains toutes pleines
Ont jeté dans son sein les germes du bon fruit.
La douceur croît en elle avec la foi vivace ;
La charité fleurit au soleil de l’amour
Et la fleur d’espérance au repentir s’enlace
Sous l’onde qui lui vient du céleste séjour.
Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.