Lumière sur le mont
ESPOIR du voyageur au fond des nuits troublantes,
Une lampe s’allume au mont avoisinant.
Quelle est l’âme qui veille et quelles mains dolentes
Invitent sur le faîte au repos bienfaisant ?
Qu’importe ! Ceux qui vont, la démarche alourdie,
Par les chemins abrupts ne parviendront jamais
Peut-être jusque-là. Mais tous ceux qui mendient
Un peu d’illusion au pied de ces sommets
Se diront en passant qu’il existe en ce monde
Quelqu’un qui les appelle et puis qui les attend,
Et qu’un trésor est là, que la lumière inonde
Et ne se ferme pas à la main qu’on lui tend.
Car il s’en est trouvé d’innombrables détresses
Pour te bénir d’avoir apaisé les rancœurs
Et guéri les tourments cachés qui nous oppressent,
Ô Charité qui luis au faîte des grands cœurs !
Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.