Ma maison
QUAND vous aurez vu ma maison
Vous saurez combien je vous aime ;
Elle sera pour vous l’emblème
De la plus douce affection.
Blanche, coquette et confortable.
Nous en ferons le joyeux nid
Où chantera l’essaim béni
Des yeux bleus autour de la table.
Je l’ornerai selon vos goûts
De maintes choses non pareilles :
Paysages, bouquets, corbeilles,
Oiseaux chanteurs et gais coucous.
Et, par-dessus les porcelaines
Qui garniront les vaisseliers,
Des « souvenirs » inoubliés
Rediront nos amours anciennes.
Dans un coin du petit salon,
J’aurai de beaux livres d’histoires
Que nous lirons quand les nuits noires
Auront envahi le perron.
Nous ferons de notre demeure
Le portique du paradis,
Et comme le bon Dieu nous dit
Nous y consolerons qui pleure.
Oh ! quand vous verrez ma maison
Vous l’aimerez comme je l’aime
Parce qu’elle sera l’emblème
D’une éternelle affection !
Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.