Selon la loi sanctifiée
MES bras se sont soumis à la loi du travail :
J’ai peiné comme peine, assidûment fidèle,
Le tâcheron du soc, du pique et de la pelle,
Et n’ai plus redouté le vieil épouvantail.
J’ai poursuivi ma tâche ainsi vaille que vaille.
Soucieux d’imiter l’exemple paternel
Avant d’aller jouir du repos éternel,
Quand le Seigneur aura permis que je m’en aille.
Or, le Christ a peiné lui-même sous le faix
Du labeur quotidien, en venant sur la terre.
À l’esclave Il a fait le plus doux des bienfaits :
Car, afin d’ennoblir le sort du prolétaire
Et de mettre en nos cœurs la résignation,
Il a trempé Son pain aux sueurs de Son front.
Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.