Stella matutina
Salut à toi, Marie, Étoile du Matin,
Toi que le Roi-Prophète appelait sur sa lyre
Et qu’en la vision d’un avenir lointain,
Il devina calmant l’âme humaine en délire !
Les poètes anciens épiaient au levant
Ta lumineuse image, ô Reine éblouissante,
Et chantaient ta venue au monde en te suivant
À travers les clartés d’une aurore naissante.
Salut à toi, Marie, Étoile d’Orient,
Toi dont le front emprunte au Soleil de justice
L’indéfectible éclat d’un reflet souriant
Dont la chaleur est douce et régénératrice !
Tu reflètes la paix du divin Rédempteur
Et ton rayonnement apporte à nos blessures
Le baume infiniment doux et consolateur
Par lequel nos effrois ténébreux se rassurent.
Salut à toi, Marie, Étoile des Pastours,
Toi vers qui, dans l’écho des féeriques aurores,
Ont monté doucement les ballades d’amours
Que modulaient, pieux, des chalumeaux sonores !
Tous les petits enfants aux cœurs purs et naïfs
Ont chanté ta douceur au matin de leur vie
Et la harpe a vibré sous leurs doigts blancs et vifs
Et leurs cœurs vers ton cœur s’essoraient à l’envi.
Salut à toi, Marie, Étoile du Matin,
Toi dont la grâce attire et repose notre âme
Et qui, dès le départ jusqu’au terme incertain,
Maintiendras notre foi vivace, ô Notre-Dame !
Car nous sommes encore à l’aube de nos jours,
Nous, les adolescents aux rêves magnifiques,
Et nous voulons t’offrir la fleur de nos amours
Afin que nos cœurs soient tes fiancés mystiques !
Alphonse DÉSILETS, Mon Pays, mes Amours.
Paru dans Notre-Dame de Lyre :
L’hommage des poètes canadiens-français,
anthologie réalisée par Sœur Paul-Émile
et éditée par les Sœurs grises de la Croix,
à Ottawa, en 1939.