Visitation
J’envoie devant Toi Mon ange
Oui
mon très doux Seigneur
j’entends avec Vous
cette voix
qui soupire en Nous.
Ne craignez pas
bientôt sur le chemin
mes pas
comme des coursiers légers
porteront Votre hâte
et Votre félicité...
bientôt sur le chemin
le vent soufflera dans mes cheveux
et Nous poussera
le soleil attendrira ses feux
et Nous guidera
la nuit se fera lumineuse
et Nous portera.
Ne craignez pas
qui Nous saurait résister ?
Le sable s’adoucira
l’eau vive Nous cherchera
le fruit mûr s’offrira
la fleur se penchera
l’oiseau Nous caressera
au passage
l’arbre Nous rafraîchira
mais rien ne Nous arrêtera
pas même
le bêlement plaintif des agneaux...
Nous marcherons
et l’air Nous soulèvera
la colline vers Nous descendra
et tôt, très tôt
Nous atteindrons à l’aube
le seuil de la maison.
Dès que Nous y serons
le soleil l’inondera
et celui que Vous recherchez
en sera vêtu
comme d’un manteau de gloire
sa mère en resplendira.
Et je chanterai Votre chant
je Vous prêterai ma voix
et je dirai parce que Vous le désirez
les paroles d’inexprimable joie
que Vous murmurez à mon cœur
à chaque instant...
je les dirai afin qu’il les entende
et les emporte avec lui
au désert
afin qu’un jour il les sème
comme autant d’appels
sur les sentiers qui Vous verront venir.
Ne craignez pas
je ne saurais Vous ravir
à son cœur si grand ouvert pour Vous
ici je m’établirai
et Vous pourrez, mon très doux Seigneur,
autant de fois le visiter
que de soupirs je répandrai...
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Joseph, nous n’avons pas le choix
si Marie ne revient pas avec toi
c’est que déjà
l’ange est sur la voie.
Germaine DESJARDINS-VERSAILLES,
Je suis Marie ou Celle qui vient,
Centre marial canadien, 1952.