Sonnet spirituel
De foy, d’espoir, d’amour et de douleur comblée
Celle que les pecheurs doivent tous imiter,
Ô Seigneur, vint ce jour à tes pieds se jeter,
Peu craignant le mépris de toute une assemblée.
Ses yeux sources de feu, d’où l’amour à l’emblée
Soulait dedans les coeurs tant de traits bluëter,
Changez en source d’eau ne font que degouter
L’amertume et l’ennuy de son ame troublée.
De ses pleurs, ô Seigneur, tes pieds elle arrosa,
Les parfuma d’odeurs, les sécha, les baisa,
De sa nouvelle amour montrant la véhémence.
Ô bien-heureuse femme, ô Dieu toujours clément,
Ô pleur, ô coeur heureux, qui n’eut pas seulement
Pardon de son erreur, mais en eut récompense.
Philippe DESPORTES.