Splendeur des cieux
Celui qui marcherait dans la nuit constellée
Sans élever au ciel un cœur reconnaissant,
Être matériel à l’orbite aveuglée,
Ne saurait concevoir l’œuvre du Tout-Puissant.
Mais celui qui boirait les flots d’or des étoiles,
Aspirant leur éclat plein de sérénité,
Verrait l’immensité lui déplier ses voiles
Jusqu’au seuil du parvis de la Divinité.
Ô peuple de géants ! grands éclaireurs de l’ombre,
Comme vous rayonnez, l’un sur l’autre pressés !
Qui pourrait, sans vertige, interroger le nombre
De vos disques de flamme à leur axe enlacés ?
Au jour nous subissons la prison des nuages.
La nuit nous verse plus de clartés que le jour,
Et tout nous éblouit dans ces lointains mirages,
Infini de l’espace, infini de l’amour !
Alfred DES ESSARTS.
Paru dans L’Année des poètes en 1891.