LE DÉPART

 

 

Le pont-levis s’abaisse et dans l’aube dorée

Dont les premiers rayons frôlent le vieux manoir.

Le chevalier que suit une escorte serrée

D’archers fiers, apparaît sur son destrier noir.

 

Pour les futurs combats son âme est préparée...

L’amour devant la croix abdiquant tout pouvoir :

Au long baiser d’adieu de sa dame éplorée,

Calme, il répond d’un mot sans appel : Le devoir !

 

Et dans le cliquetis des sonores armures,

Réveillant les oiseaux nichés sous les ramures,

Tous partent, le front haut, défendre les lieux Saints !

 

« Dieu le veut ! » et ce cri vibrant de plaine en plaine,

Qui t’a déjà vaincue, ô jeune châtelaine,

Va porter la terreur au camp des Sarrasins !...

 

 

 

Joseph DESTIBARDE.

 

Paru dans La Sylphide en 1898.

 

 

 

 

 

 

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