Mater Dolorosa

 

 

Je vous dresse un autel au temple de mon cœur,

Sous un arc triomphal j’enchâsse votre image,

Déposant à vos pieds l’immarcescible hommage

J’allume cet encens dans l’urne au fond du chœur.

 

Vous me verrez souvent, lourd de mainte rancœur

Venir pencher mon front sous votre calme ombrage ;

Les larmes du cierge et celles de mon visage

Se mêlant au ruisseau de vos célestes pleurs.

 

Parmi la légion des Saintes, que l’on prie,

Voyant votre doux chef orné de sombres fleurs,

Je vous ai d’abord vue et je vous ai choisie

 

Comme unique déesse au temple de mon âme,

Vous que meurtrit sept fois le tranchant d’une lame,

Niobé de mon ciel, ô Dame des Douleurs !

 

 

 

Rosaire DION-LÉVESQUE.

 

Paru dans la revue Marie en 1948.

 

 

 

 

 

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