Soleils

 

 

Ce nomade qu’on voit là-bas et qui chancelle,

D’avoir bravé l’éclat méridien du soleil,

En un mirage vert surgi du sol vermeil

Aperçoit l’oasis où broutent les gazelles.

 

Mais déjà la torpeur a gagné ses prunelles,

Embuant son cerveau des vapeurs du sommeil.

Le globe fulgurant lance des feux pareils

Aux innombrables dards de milliers d’étincelles.

 

Il s’en va par le jour et l’astre le poursuit

Sur le sable embrasé que la flamme fleurit,

Quand enfin il se rend, vaincu par l’agonie.

 

– Ainsi l’on voit souvent au désert de la vie.

Des hommes qui sont lourds d’un poids illimité,

Et meurent de te voir, Sublime Vérité !

 

 

 

Rosaire DIONLes Oasis.

 

 

 

 

 

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