Foi

 

 

Enfin, malgré l’affront et le deuil des orages,

Le cher navire auquel tu confias ton sort,

Le cher et lent navire est entré dans le port,

Et voici la mer calme et les riants parages !

 

Quand le flot nous crachait l’écume de ses rages,

Quand nous sentions courir les frissons de la mort,

Elle ne raillait pas, l’Étoile qui, du Nord,

Exaltait nos espoirs et guidait nos courages !

 

Malheur à qui n’a pas, jouet du vent amer,

Une étoile en son cœur pour aller sur la mer !

La nôtre, ô mon amour, brillait comme une aurore ;

 

Parfois, pourtant, la nuit nous voila sa clarté, –

Mais, disparaissait-elle, on y croyait encore,

Et nous aurions péri si nous avions douté !

 

 

 

Auguste DORCHAIN.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

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