Paroles de l’amie
Tu m’as dit : « Ce n’est point assez que dans ce jour
Tes chants, mon bien-aimé, me fassent immortelle ;
Poursuis ! car désormais je veux ton œuvre telle,
Qu’un chant plus haut encore y résonne à son tour.
Je ne veux point qu’on pense : après le cher contour
Il n’a rien su graver au marbre de la stèle…
Montre-leur que tes yeux vont au divin modèle,
Apprends-leur que l’amour contient plus que l’amour.
N’a-t-il pas dilaté notre vie à sa flamme ?
N’a-t-il pas exalté dans l’ombre de notre âme
La soif de la lumière et l’appétit des cieux ?
Va donc ! Voici la route, et l’échelle est dressée.
Foule, d’un cœur sublime et d’un pied glorieux,
Les échelons d’Amour montant vers la Pensée ! »
Auguste DORCHAIN, Vers la lumière.