Hymne du matin

 

 

L’oiseau gaîment chante l’amour

          À ma fenêtre,

Il est l’avant-coureur du jour

          Qui va paraître.

Quand le silence de la nuit

          Quitte la terre,

Tout doucement l’ombre s’enfuit,

          Nymphe légère.

 

Apparaissez à l’Orient,

          Blancheurs d’aurore,

Car voici le jour souriant

          Qu’un soleil dore.

Le bois va bientôt s’agiter

          Et le zéphire

Dans la forêt va palpiter ;

          Le jour respire.

 

Soufflez, soufflez, vents du matin,

          Légère brise,

Caressez l’aile du moulin

          À votre guise.

Fleurs de nos bois, exhalez-vous !

          Quelles délices,

Nous viennent des parfums si doux

          De vos calices !

 

Chante au milieu du gazon vert,

          Source d’eau pure ;

Mêle ta voix au doux concert

          De la nature.

Le berger avec son troupeau

          Va dans la plaine,

Il marche au loin, mais du hameau

          Son âme est pleine.

 

L’homme des champs fait des sillons

          Pour les semailles.

On entend le cri des grillons

          Dans les broussailles.

Du vieux clocher, dans le lointain,

          L’airain qui sonne

Invite à bénir le matin

          Que Dieu nous donne.

 

Le prêtre qui monte à l’autel

          Dire la messe,

S’abîme dans l’Être éternel

          De sa jeunesse.

Entonnons l’hymne matinal,

          Belle prière,

Qui dit : Délivrez-nous du mal,

          Ô notre Père.

 

 

 

Éva O. DOYLE, Le livre d’une mère, 1939.

 

 

 

 

 

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