La maison de mon père
En entrant chez toi, maison de mon père,
De mes chers parents trop tôt disparus
Le doux souvenir et l’ombre légère
Pour me recevoir sont vite accourus ;
En entrant chez toi, maison de mon père.
Sur ton seuil usé par des pas pesants
Mes yeux attendris ont revu la place
Où le soir venu les vieux de ma race
Chantant des chansons aux refrains plaisants
Repassaient le seuil de leurs pas pesants.
Oh ! qu’ils étaient beaux les jours de l’enfance,
Les jours qu’abritaient tes murs défraîchis
Et d’un joug bien doux trop vite affranchis
Tes enfants au loin gardent souvenance
Des bonheurs passés, des jours de l’enfance.
Quand je te revois, ô vieille maison,
Mon âme est plus forte et plus courageuse.
Tu mets du soleil à mon horizon
Et pour affronter la vie orageuse
Je viens te revoir, ô vielle maison.
En parlant de toi, maison paternelle,
Nid de souvenirs, chez-nous d’autrefois,
Tout un cher passé mon cœur se rappelle.
Une larme aussi vient couper ma voix,
En parlant de toi, maison paternelle.
Hélas ! nous passons, chercheurs d’infini,
Et si Dieu permet qu’ici-bas l’on pleure
C’est qu’après ce monde Il nous réunit
Et nous retrouvons une autre demeure
De paix et d’amour dans son Infini.
Éva O. DOYLE, Le livre d’une mère, 1939.