Matin
Ah ! merveilleux matin, qu’une brume légère
Dissimule aux regards vibrants de la lumière,
Comme si tant de gloire et d’éternel amour
Forçaient à se voiler le visage du jour !
Déjà de baisers d’or s’embrase la rivière
Et la ville à genoux exhale sa prière,
Devant cet ineffable et fidèle retour,
Par l’envol retrouvé du dôme et de la tour ;
Et sa voix dit : Allez en paix, la vie est belle ;
Ainsi que le soleil, la pensée immortelle
Doit dissiper la nuit et rayonner partout.
Oubliez vos conflits, vos drames et vos peines
Et voyez, par dessus les angoisses humaines,
L’Espérance qui sait le grand secret de tout.
Abel DOYSIÉ.
Recueilli dans Anthologie de la Société des poètes français, t. I, 1947.